« La licence me permet d’être dans le cœur de l’Europe » – Interview avec le jeune breton Clément Thomas
En visioconférence, j’ai rencontré Clément Thomas, un des étudiants français en troisième année du parcours Etudes Européennes. Le jeune Breton de 21 ans est représentant auprès de l’Université franco-allemande et vit actuellement à Paderborn. Dans notre interview, Clément m’a parlé de ce qui rend les Etudes Européennes à Paderborn et au Mans uniques et de ce qu’il envisage faire avec sa licence franco-allemande.
Clément, actuellement tu vis à Paderborn et t’es en troisième année des Etudes Européennes. Qu’est-ce qui caractérise pour toi les Etudes européennes, qui se déroulent en partie en Allemagne ?
Déjà, les Etudes européennes pour les Français, c’est un bloc qui s’ajoute à une licence qui existe déjà en France. Ce qui rend cette licence assez particulière, c’est le fait qu’elle est franco-allemande, donc on reçoit deux diplômes à la fin. Ca nous permet de candidater plus facilement à des masters dans les deux pays. Personnellement, j’apprécie aussi la taille des promos : elles dépassent rarement les 20 personnes, ce qui permet d’être à la fois proche des Français et des Allemands dans la même ville. Avec la situation qui s’améliore maintenant après le confinement, on peut faire des soirées et des pique-niques ensemble, bien sûr on se teste avant. La licence me permet d’être au cœur de l’Europe, dans un sens. On est deux nationalités différentes, on échange beaucoup, on parle allemand, français. C’est assez familial (rit).
Pour toi c’est la première fois que tu fais des études en Allemagne. Qu’est-ce qui a changé en termes de tes études, en quoi c’est différent de la France ?
En France, on a l’impression qu’on attend énormément de connaissances et savoir les replacer ou autre. En Allemagne, on fait plein de travaux de recherches. On nous demande de choisir un thème et on écrit un travail scientifique dessus, par exemple sur la réunification économique de l’Allemagne. Les profs sont là pour nous guider dans nos recherches, alors qu’en France, on va être en cours, et le travail demandé est surtout une récitation des connaissances en faisant une analyse. C’est vraiment pas la même chose qui est attendue. Le nombre d’heures aussi diffère : c’est très bizarre de passer de beaucoup d’heures de cours en France à beaucoup moins en Allemagne. Evidemment on a encore notre mémoire à travailler à côté.
Ça te fait quoi ? D’avoir moins de cours et avoir une autre façon de travailler, est-ce que ça apporte une différence à ta façon d’apprendre, est-ce que tu apprends mieux ?
Le fait de faire ses propres recherches, de construire son Hausarbeit ou son Bachelorarbeit, on se souvient mieux de ce qu’on a fait. Mais je trouve aussi, parfois, c’est bien qu’on ait des cours avec des profs qui sont passionnants. Je trouve un mélange des deux, ce serait l’idéal (rit). Par rapport à la durée de cours, en Allemagne, il y a peu de cours mais énormément de travail à côté quand même. Ainsi, on peut faire son emploi de temps, on peut facilement faire des sorties et des voyages. C’est plus simple.
A la base, qu’est-ce qui t’a fait choisir cette filière d’Etudes et pas une des autres options d’Etudes Européennes ?
Tout d’abord, je n’ai pas passé mon premier semestre à l’Université du Mans, mais dans une autre licence franco-allemande : Culture et Economie à Besançon. A l’époque, je me sentais pas bien, j’ai perdu ma grande mère à ce moment. Je voulais me rapprocher de chez moi et je suis tombé sur le cursus des Etudes Etudes européennes au Mans. Ensuite je me suis renseigné et ça me plaisait car c’est très europhile. C’était un peu « par hasard », mais je regrette pas du tout d’avoir choisi ce cursus.
Comme tu vis en ce moment en Allemagne, qu’est-ce que ça te fait de passer une année à l’étranger, est-ce que tu vois ton pays différemment ?
C’est différent en termes de culture, évidemment. Après, ce n’est pas comme si j’étais aux Etats-Unis ou en Chine. L’Allemagne, c’est proche. Avec le Covid, ça n’a pas été pas forcément la meilleure année de ma vie parce que je pensais vraiment pouvoir profiter en termes de voyages. A la fin, on a quand même pu découvrir le pays.
La licence se termine bientôt pour toi. Après avoir rendu ton mémoire, qu’est-ce que t’as prévu ?
Alors, l’année prochaine j’ai demandé une année de césure et je vais être assistant français en Autriche avec France Education Internationale. Je vais aider plusieurs profs de français. Je travaillerai plus sur l’oral, avec des activités et des jeux. Mon rôle va surtout être de faire découvrir la culture française, à travers moi. C’est une autre façon d’apprendre. Je suis tombé dessus parce qu’on avait eu une réunion au Mans, en L1 ou L2, je voulais faire une pause après ma licence pour découvrir d’autres pays avant de continuer les études. J’ai regretté de ne pas l’avoir fait après mon bac. Ensuite, j’effectuerai le master de Regensburg et de Clermont-Ferrand dans la continuité de ma licence.
Vu que t’as déjà fait des choix pour ton master, est-ce que t’as déjà un certain domaine professionnel qui t’intéresse ?
Ce que j’aimerais bien, c’est d’être assistant parlementaire européen. Soit ça, ou travailler vraiment au sein de l’Europe, dans un milieu international ou franco-allemand, c’est mon objectif.
Texte et photos: Rahel Schuchardt